Retranscription

La question de la production de l’énergie ou de la gestion des ressources naturelles, c’est un sujet qui est à la fois global, mondial et terriblement local, individuel. Tout le monde le sait et tout le monde le comprend. On peut attendre évidemment du niveau national ou international que des décisions se prennent en matière de politique générale énergétique, en matière de régulation éventuellement ou de normalisation.

Les élus locaux ont des données, une énergie qu’ils achètent parce qu’ils sont des consommateurs et que leurs habitants sont des consommateurs. Ils ont parfaitement conscience qu’il faut mettre en place des mécanismes qui permettent d’accompagner la transition énergétique. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils le savent et d’ailleurs ils le font.

L’idéal serait qu’il y ait un bon niveau d’échanges entre les échelons locaux qui prennent des initiatives concrètes ou qui les permettent, et puis un échelon national voire international qui devrait prendre des décisions générales. Typiquement le smart grids, on voit bien qu’en matière d’électricité, ça ne peut passer que par un investissement massif sur les réseaux pas sur la production électrique.

Quand on parle d’électricité, tout le monde s’énerve sur la production, tout le monde s’énerve sur est-ce qu’il faut qu’il y ait plus de nucléaire ou moins de nucléaire, est-ce qu’il faut plus d’énergie marine renouvelable ou moins d’énergies marine renouvelables, est-ce qu’il faut plus de charbon ou moins de charbon. Tout le monde s’énerve sur comment est-ce qu’on produit, combien est-ce qu’on produit. C’est un très bon sujet mais il y a au moins autant d’investissement nécessaire dans le réseau que dans la production.

Je n’ai jamais vu quiconque à l’Assemblée Nationale avoir des longues discussions sur le montant d’investissement nécessaire aux réseaux, la structuration d’un réseau qui soit national ou européen. Et c’est bien dommage parce que financièrement c’est à peu près le même sujet et techniquement c’est ce qui permet l’avènement du smart grids. Je suis bien obligé de constater que ces questions on se les pose au niveau local pas de façon générale et qu’au niveau national, en tout cas dans la représentation nationale au niveau de l’assemblée, plutôt moins me semble-t-il que ce qui faudrait.

Et qu’au niveau européen, il y a sans doutes des conclaves très intéressants et d’experts qui discutent, mais on ne sent pas une politique européenne qui dirait voilà en matière d’énergie on a 3 priorités : le développement des énergies renouvelables, le développement d’un réseau européen intelligent, ça passe par tant montant d’investissement sur les 20 ans qui viennent et on les fait.

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Diplômé de Sciences-Po en 1992, Édouard Philippe intègre l’ENA dont il sortira en 1997. Il est membre du Conseil d’État, de 1997 à 2002. En 2001, il rejoint l’équipe municipale d’Antoine Rufenacht et devient Adjoint au Maire du Havre. Il rejoint Alain Juppé en 2007 pour exercer les fonctions de conseiller auprès du ministre, chargé de l’environnement et du développement durable. D’octobre 2007 à octobre 2010, il est Directeur des Affaires publiques d’AREVA, puis succède à Antoine Rufenacht à la mairie du Havre. De mars 2011 à juillet 2012, il exerce au sein du cabinet Wilhelm & Associés. Le 17 juin 2012, il est élu Député de la 7e circonscription de la Seine-Maritime. En mars 2014, il est élu, au premier tour, Maire du Havre. Il est également Président de la Communauté de l’Agglomération Havraise. Le 15 mai 2017, au lendemain de l'investiture d'Emmanuel Macron, il est nommé Premier ministre par le nouveau président de la République.