Dans une récente interview, Marc Petit, professeur à Centrale Supélec et membre du Conseil scientifique de Think Smartgrids, fait un point sur la capacité de la France à intégrer l’électromobilité aux réseaux électriques, notamment dans la logique bi-directionnelle du V2G.

Il explique que cette intégration a quitté les démonstrateurs et les laboratoires pour amorcer son industrialisation : en France, de nombreux acteurs des réseaux électriques et de la mobilité de dimension internationale développent des technologies de ce type. Il cite notamment PSA, Renault, Bouygues Energies & Services, Siemens, EDF, Engie ou Enedis avec le projet aVEnir.

Dès 2018, la CRE a également publié des directives techniques dans ce sens, notamment du coté des bornes bi-directionelles et du V2G. Il note toutefois que certains pays sont plus avancées technologiquement, comme les Etats-Unis, qui mettent en place par exemple, des flottes de bus électrique utilisant des bornes V2G.

Trois grands défis pour intégrer l’électromobilité aux réseaux électriques en France

Il revient enfin sur les trois grands défis d’une pleine intégration de la mobilité électrique aux réseaux français. Le premier est celui de la normalisation des solutions de recharge. Le second est celui de la mise en place d’une réglementation autorisant et encadrant l’injection sur le réseau d’électricité provenant de la batterie d’un véhicule électrique.

Le troisième défi consiste à mettre en place « un bon business model, qui permette de rentabiliser les coûts d’équipements ou d’infrastructures ». Les marchés de l’électricité et les réseaux doivent ainsi s’adapter à la valorisation économique du V2G, et, plus généralement, à la valorisation des flexibilités électriques.