Le président de la Banque européenne d’investissement (BEI) estime que l’industrie automobile européenne a pris trop tardivement le virage de la mobilité électrique.
Werner Hoyer, président de la BEI, soutient qu’il était “parfaitement clair il y a 15 ans ou même 20 ans” que la transition énergétique aurait “un impact considérable notamment sur les constructeurs automobiles. Mais au lieu d’y faire face, de nombreux (industriels) n’ont pas réagi, et ont préféré attendre”.
Selon lui, les investissements ont été orientés trop tardivement vers l’électrification des motorisations. Si bien que les constructeurs européens, technologiquement en avance voici 20 ans, accuseraient aujourd’hui un véritable retard dans leur mutation.
Les batteries, un symbole
Le secteur-clé des batteries en serait une bonne illustration. L’Union européenne se fournit actuellement massivement en Chine en la matière. La Commission européenne vient tout juste de donner son feu vert aux financements publics permettant la création de la très attendue « Alliance européenne des batteries ». Ce fameux « Airbus des batteries » prévoit de produire, en Europe, des batteries à haut rendement, qui soient aussi écologiquement exemplaires. Une initiative considérée comme étant particulièrement tardive.
Plusieurs constructeurs payent ainsi ce retard très cher, estime Werner Hoyer, en devant réaliser des investissements massifs pour se convertir à l’électrique à marche forcée.
En matière d’accompagnement technologique de la mobilité électrique, et en particulier en ce qui concerne l’évolution du réseau électrique (via la charge intelligente ou le V2G), l’Union Européenne est, avec le Japon, à la pointe de la recherche et des expérimentations.