Dans une étude publiée en juillet, l’ADEME, l’ADEeF, Enedis et RTE ont analysé les gains financiers qu’offrira la généralisation des réseaux électriques intelligents en France, à l’horizon 2030. Le bilan est particulièrement positif, puisqu’il prévoit environ 400 millions d’euros d’économies par an pour l’ensemble de la collectivité, ainsi qu’une centaine de millions d’euros cumulés pour le réseau public de distribution. Une démonstration claire, s’il en était besoin, de la rentabilité économique de cette révolution technologique.

L’étude, baptisée Valorisation socio-économique des réseaux électriques intelligents, vient d’être publiée, en juillet 2017, par ses quatre contributeurs, acteurs majeurs des réseaux électriques en France : l’ADEeF (Association des Distributeurs d’Electricité en France), l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), RTE (Réseau de Transport de l’Electricité) et Enedis (gestionnaire de réseau de distribution).

Il s’agit d’un premier volet, centré sur les avantages économiques d’un déploiement global des smart grids d’ici 2030 ; en second sera publié à l’automne sur les avantages en matière d’emplois.

 

Une analyse inédite par son aspect global et transversal

Les contributeurs ont pu s’appuyer sur leur expertise en la matière, qu’il s’agisse des enseignements tirés des démonstrateurs smart grids installés un peu partout en France métropolitaine et Outre-Mer, d’études théoriques ou d’analyses sur le terrain.

Ces données ont été agrégées pour en tirer des prévisions réalistes sur l’impact que les smart grids pourraient avoir sur notre pays. « Ces approches méthodologiques, portant sur les périmètres de chacun des gestionnaires de réseaux, apportent des réponses nouvelles auxquelles les études existantes en France ou en Europe ne répondent pas à ce jour » précise ainsi l’étude.

Dans le détail, les contributeurs ont analysé différents domaines d’application des smart grids et ont comparé les coûts engendrés par leur mise en place ainsi que les bénéfices découlant de cette mise en place.

 

400 millions d’euros d’économie par an grâce aux smart grids

Les bénéfices offerts par les smart grids sont détaillés par le menu par l’étude :

  • investissements évités dans de nouvelles capacités de production
  • optimisation du parc de production à travers la participation aux marchés d’énergie et aux différents services d’équilibrage offre-demande (réserve, ajustement, …)
  • diminution de l’énergie non-distribuée
  • diminution de l’énergie non-injectée
  • diminution des pertes sur les réseaux
  • optimisation de l’exploitation des réseaux
  • investissements réseaux reportés ou évités

En additionnant l’ensemble de ces domaines, l’étude prévoit une économie globale, pour la collectivité, de 400 millions d’euros par an. Sachant que les bénéfices sont bien souvent des coûts évités, ce chiffre signifie que l’ensemble du pays évitera cette dépense – sans chiffrer ces bénéfices pour chaque acteur de la filière. L’optique est globale, pour valider un choix technique.

Les postes où les économies seront les plus fortes sont l’effacement ou la modulation de consommation dans le secteur industriel et le gros tertiaire, ainsi que les solutions de stockage rendues possibles par un réseau intelligent.

 

Un surplus pour la collectivité au niveau du réseau public de distribution

Parallèlement à ces économies globales, l’étude apporte une vision des bénéfices possibles des smart grids au niveau du réseau public de distribution, tant pour un déploiement national qu’au niveau local. Au niveau national, la gestion prévisionnelle et l’auto-cicatrisation des incidents offriront pour la collectivité un gain cumulé à 2030 de plus de 100 millions d’euros. Au niveau local des solutions permettent de mieux appréhender certains situations spécifiques. Par exemple le réglage local dynamique de la tension peut offrir un bénéfice net de 22 M€ à horizon 2030.

Cette synthèse démontre ainsi avec force l’intérêt des smart grids pour accompagner la transition énergétique : car ces économies sont, très souvent, liés à une augmentation de l’insertion de la production d’origine renouvelable ou une consommation plus efficiente de l’énergie .