Une population urbaine demandeuse, des projets concrets qui se multiplient, une expertise technologique reconnue : la smart city est en train de s’imposer chez nos cousins québécois. Coup de projecteur.

Au Québec, la population urbaine est largement convertie à l’utilité des technologies smart city. En février 2017, un baromètre OVH auprès des six plus grandes agglomérations du Québec révélait que 89% des urbains trouvaient « important » ou « très important » que les villes développent des stratégies intelligentes.

Une population urbaine friande de solutions intelligentes

68% d’entre eux estimaient que leur ville n’était pas suffisamment intelligente : « Si les villes améliorent leur offre intelligente, les Québécois répondront présents! », remarquait Cédric Combey, vice-président, ventes et marketing chez OVH Canada.

Le Québec est un territoire dynamique en termes de déploiement de solutions intelligentes, il regorge  de projets, à toutes les échelles de ville.

Montréal, “une smart city participative”

Montréal est la plus grande métropole du Québec, capitale régionale des technologies numériques qui s’est lancée dans l’aventure smart city. La ville a uni ses forces vives : initiatives industrielles, propositions de start-up de l’écosystème local et idées citoyennes afin d’en faire un véritable portail, intitulé  « Montréal, intelligente et numérique ».

L’aspect citoyen et participatif du projet est particulièrement développé : la municipalité veut impliquer les acteurs locaux dans le déploiement des solutions intelligentes, pour que le maillage du territoire corresponde constamment à des besoins réels et identifiés. Les projets se concentrent sur plusieurs thématiques clés : WiFi public, services publics numériques, démocratie participative, développement économique, mobilité intelligente.

La mobilité et les transports au cœur des préoccupations de la ville intelligente

Montréal a en effet l’ambition de devenir la ville de référence d’Amérique du Nord pour la mobilité électrique. S’appuyant sur une industrie du véhicule électrique dynamique, employant plus de 3 000 personnes, Montréal a mis en place une planification de déploiement sur la période 2016-2020. La ville a notamment créé un Institut de l’électrification et des transports intelligents, ainsi qu’une trentaine de centres de recherche spécialisés.

Montréal peut pour cela s’appuyer sur un réseau solide de chercheurs, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle : aucune ville au monde ne dispose d’autant de chercheurs spécialisés en deep learning. La ville dispose également de fortes capacités d’investissement, privé et public.

La municipalité est également en train de révolutionner son réseau de transport en commun, piloté par son Centre de gestion de la mobilité urbaine (CGMU), via de nombreuses solutions intelligentes : gestion du trafic en temps réel, plateforme de contrôle du trafic, amélioration de la sécurité routière, feux de signalisation connectés et programmables, stationnement intelligent, application proposant aux usagers le meilleur trajet, etc.

Saguenay : une smart city portée par ses citoyens

Mais Montréal n’a pas l’apanage des solutions smart city. Au Québec, Saguenay, une cité de 145 000 habitants, veut utiliser la smart city pour devenir une ville « en co-création avec ses habitants ». L’originalité de cette proposition est qu’elle provient d’un rassemblement citoyen, et non d’une volonté publique. Ce groupe d’habitants, dont plusieurs entrepreneurs ou dirigeants de start-up, veut imposer des technologies intelligentes, mais à la condition qu’elles créent du lien social et qu’elles proposent un avenir commun pour lier les citoyens.

 

L’objectif de ce rassemblement est que « le numérique soit mis au service de la personne et du bien commun ». L’élection d’une maire en 2017 favorable à la smart city devrait permettre la naissance du projet. La ville va pouvoir accélérer sa mue dans les mois qui viennent, en s’appuyant notamment sur la volonté du gouvernement provincial du Québec de favoriser villes et territoires intelligents.

Magog: petite, mais numérique

Changement d’échelle, encore : Magog est un ancien bastion industriel de 26 500 habitants, que sa maire Vicky May Hamm a voulu transformer, à partir de 2009, en « première ville intelligente de type « living lab » au Québec ».

La municipalité s’est lancée dans une politique de grands travaux, équipant la ville en Haut-Débit, transformant des usines en espaces dédiés aux nouvelles technologies, s’appuyant sur sa proximité avec l’université de Sherbrooke pour attirer de jeunes entrepreneurs et techniciens.

« Il s’agit de faire de Magog un incubateur qui servira à tester et implanter des solutions d’avenir comme la gestion de la circulation, de la consommation énergétique à distance, des soins de santé à domicile, des services de domotique, … », explique Vicki May Hamm. En dix ans, cette stratégie a attiré 45 entreprises, a créé 200 emplois et, surtout, a amélioré considérablement la qualité de vie de Magog.

Au Québec, le dynamisme smart city infuse l’ensemble des territoires urbains, en lien étroit avec la population et toujours placé au centre des préoccupations des décideurs.