Retranscription

Il ne faut pas sous-estimer la révolution numérique qui va changer le rapport à l’autre, à l’espace et au temps. Et on voir bien, c’est la troisième fois que cela arrive dans l’humanité, que cette révolution technologique va complètement modifier les données géopolitiques et l’organisation des territoires.

Les organisations territoriales se sont faites par rapport aux types de société. Quand on était d’une société rurale qui exploitait les ressources du sol,  il y avait l’organisation des « bourg-centre ». Il y avait des échanges qui se faisaient à la vitesse des cheveux etc. Quand on est passé dans des villes industrielles, des villages se sont transformés en villes avec la concentration collective des ouvriers ou des ingénieurs autour des lieux de production.

Nous rentrons dans une société qui est extrêmement complexe puisque nous rentrons dans la société de l’intelligence. Et donc ce qui est important ce n’est pas la concentration ni même la déconcentration, ce sera la connexion.

Le deuxième élément, c’est que nous changeons complètement d’époque de questions politiques. Du départ de l’humanité jusqu’à peu près les années 60-70, tout le génie de l’homme était de pouvoir repousser les limites du possible. Là, nous sommes rentrer dans l’optimisation par la machine et par la technologie des moyens intellectuels. Et les questions qui vous se poser devant nous sont des questions non pas sur le fait de repousser des limites mais de se fixer des limites.

Et la question de fond qui est entrain d’émerger et qui donne une résonance et une opportunité politique rare c’est la brutale réapparition dans les consciences du monde entier, de la fragilité de la nature alors que nous étions dominés par la pensée philosophique que l’homme est au milieu de la nature et de la fragilité de l’humain.

Cette brutale vérité impose des réponses politiques et territoriales, comment bâtir un système dans lequel on respecte la capacité de la nature et on développe la capacité des hommes. Et c’est cela qui est intéressant dans l’aspect des territoires car les frontières disparaissant avec le numérique, plus personne ne maitrise ni la circulation des capitaux, des idées, des hommes, des territoires  et des marchandises.

On voit bien que ce sont sur les territoires locaux que l’on va devoir reconstruire une capacité de vivre ensemble sinon cette absence d’espérance collective créra des radicalisations et des violences qui détruiront les systèmes.