Retranscription

La question des bâtiments est double. Il y a évidemment les constructions nouvelles. Dans ce domaine, je peux dire qu’aujourd’hui culturellement tout le monde sait qu’il faut aller vers les bâtiments à énergie positive et techniquement ça ne pose pas de vrais problèmes.

Financièrement, il faut arrêter de dire que ça coûte 20% plus cher, ce n’est pas vrai. Aujourd’hui, on est entre 3-6% de sur-investissement, moi je préfère parler de sur-investissement plutôt que de surcoût parce qu’il y a des économies après. Ça on sait le faire.

Le vrai problème c’est que les bâtiments nouveaux ne représentent que 1% de ce qui existe en termes de bâtiment. Et donc à ce rythme là, il faudra un siècle pour renouveler le bâti existant et on ne va pas détruire le bâti ancien qui est très souvent de très belle valeur patrimoniale et donc il n’est pas question de dire que demain il y aura que des bâtiments neufs.

Il ne faut pas oublier que l’urgence aujourd’hui c’est d’abord de rénover tous les bâtiments anciens. Et là, il y a un vrai travail technique parce que trop souvent, ça a failli hélas passé dans la loi, on nous dit on fait une enveloppe autour et on a réglé le problème. C’est la fameuse isolation technique par l’extérieur. Sauf que quand on a un patrimoine ancien et on le connaît bien à Paris, patrimoine haussmannien, faubourien etc, c’est une aberration de se dire qu’on va tout casser pour faire des parois lisses très bien isolés.

Il faut retravailler avec les bureaux d’études, avec les architectes, avec des gens qui font de la recherche parce qu’on est pas au bout pour voir comment on fait cette rénovation technique au mieux pour diminuer la consommation sans dégrader le patrimoine.

Alors quelques exemples très concrets, aujourd’hui à l’hôtel de ville on a changé toutes les lampes à incandescence par des led. Il reste quelques endroits encore où c’est pas fait.

On est en train de travailler sur l’isolation du bâtiment et on a regardé, les investissements sont tout à fait faisable.

Donc, en faisant ça déjà et en changeant les comportements, en changeant les systèmes de chauffage, en regardant à quelle heure on chauffe, on chauffe moins etc. Tout ça devrait faire baisser la consommation d’au minimum un tiers voire un peu plus d’après nos études.

Ça c’est concret et l’objectif qu’on a c’est faire de l’hôtel de ville de Paris, qui est quand même un bâtiment classé ancien, une référence pour montrer qu’en matière de transition énergétique, on sait faire.

Yves Contassot, Conseiller de Paris (EELV), Président de l’Agence parisienne du Climat