Retranscription :
L’Europe, c’est un atout en matière de réseau car depuis 50-60 ans, l’Europe a parié sur le fait de construire un système maillé, un système interconnecté entre les pays et qui crée de la solidarité de tous les instants sur le plan technique où quand il manque de l’électricité dans un autre pays, automatiquement les systèmes sont solidaires.
Cela a aussi une dimension de marché. Aujourd’hui, il y a des échanges, il y a un prix de marché européen de l’électricité et de ce point de vue là, l’Europe a fait baisser les prix du marché de gros, il faut le rappeler même si parfois dans certains pays le prix n’est pas géré par des systèmes de marchés. Le prix de gros et européen dépend des échanges et de la disponibilité des volumes et on voit bien sur un cycle de plusieurs années, il y a des bénéfices à la construction de ce marché.
Demain, ce système solidaire européen sera de plus en plus pertinent parce que nous aurons au niveau européen plus d’énergies renouvelables. La Commission européenne fixe des objectifs à l’horizon 2030 qui sont très significatifs d’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen. Les énergies renouvelables c’est faire foisonner et fonctionner ensemble des systèmes différents. S’il y a plus de soleil en Espagne et plus de vent en Allemagne, il y aura des complémentarité à envisager. C’est un système qui doit être pensé, conçu, articulé avec à la fois des critères de sécurité d’approvisionnement, des critères de fonctionnement approfondi et des critères de durabilité.
Le développement des énergies renouvelables ne peut pas se faire sans penser en parallèle les réseaux. Le Plan Juncker est une démarche extrêmement bienvenue qui arrive au bon moment et qui donne une impulsion et qui parie sur l’effet levier. Le capital public ne résoudra pas tout. Il faut aller chercher de l’investissement privé et le mobiliser. Il y a, dans le monde, des capitaux disponibles et considérables qui ne demandent qu’à aller sur des réseaux qui est un investissement rassurant pour un investisseur. Mais soyons imaginatif, ne restons pas sur le Plan Juncker. Le Plan Juncker ne réglera qu’une petite partie des besoins de financement. Les besoins de financement sur les réseaux se chiffrent en centaines de milliards d’euros.