Comment faire en sorte que chaque usager devienne un “consom’acteur” ?

Une transition énergétique réussie, comme celle qu’a entreprise la France, nécessite une implication de tous les consommateurs. En pratique, chaque usager doit pouvoir maîtriser et réduire sa consommation d’énergie. Cela nécessite de nouvelles habitudes, de nouveaux usages, et donc une « éducation » de chacun à l’énergie.

Si la loi relative à la transition énergétique a trouvé facilement à s’ancrer auprès des collectivités et des professionnels, sensibles aux enjeux d’une réduction de la consommation d’énergie, ce n’est pas encore assez le cas auprès des particuliers.

Pourtant, pour réussir à réduire la consommation d’énergie au niveau national, l’implication de tous est indispensable, chaque usager doit devenir un « consom’acteur ». Pour cela, il faut l’intéresser aux enjeux de la consommation énergétique, en lui montrant quels bénéfices il peut en retirer, que ce soit individuellement ou en tant que membre de la communauté.

Première pièce du puzzle : le compteur communicant Linky

La principale façon d’intéresser le consommateur est de lui faire prendre conscience de ce qu’il consomme et de la façon dont il peut faire évoluer cette consommation, afin de réaliser des économies profitables à tous. L’un des intérêts des smart grids, ou réseaux intelligents, est justement de mettre à disposition des particuliers des outils simples et intuitifs de lecture de leur courbe de charge. Le compteur communicant Linky, dont le déploiement à 35 millions d’exemplaires sur l’ensemble du territoire s’achèvera en 2021, en est l’illustration la plus flagrante : il permet de suivre sa consommation d’électricité au plus près, et donc de modifier son comportement énergétique en conséquence.

Autres possibilités offertes par le compteur : vérifier si l’installation d’un panneau solaire photovoltaïque individuel est rentable ; mesurer la nécessité de travaux permettant d’améliorer le bilan énergétique de son logement ; ou plus simplement se rendre compte de ce que consomme réellement tel ou tel appareil électrique, afin de le solliciter moins, ou aux heures creuses, s’il est particulièrement énergivore.

Des objets connectés au service de la baisse de la consommation

D’autres objets connectés peuvent également aider l’usager dans sa démarche de réduction de sa consommation électrique. C’est notamment le cas des thermostats connectés, qui permettent de moduler l’utilisation du chauffage automatiquement en fonction de la température, du comportement thermique du logement ou de la présence ou non de ses occupants.

Les box énergie fonctionnent sur le même principe que le thermostat connecté, mais elles sont adaptées à l’ensemble des appareils électriques de la maison, chauffage bien entendu, mais aussi éclairage ou gros électroménager. Les premiers permettent des gains de consommation entre 10 et 15%, les seconds peuvent permettre de réduire jusqu’à 30% sa consommation.

Un nécessaire accompagnement : les conseils gratuits des Espaces Info Energie

Mais pour mesurer pleinement les possibilités offertes par ces compteurs ou objets connectés, un accompagnement peut s’imposer : les Espaces Info Energie, mis en place par les autorités depuis le début des années 2000 mais qui ont pris une importance accrue ces dernières années, offrent gratuitement à tout consommateur un accompagnement pour mieux maîtriser sa consommation d’énergie.

Ces espaces offrent des conseils sur les compteurs intelligents ou les objets connectés, mais aussi sur les travaux de rénovation visant à améliorer les performances énergétiques des logements.

Etre intégré dans une communauté active : l’efficacité des TEPOS

Les initiatives locales comme les Territoires à Energie Positive, ou TEPOS, peuvent également proposer un accompagnement au consommateur. Un TEPOS est un espace qui vise à produire le maximum de son énergie localement : pour ce faire, il promeut le développement d’énergies renouvelables mais aussi la réduction de la consommation. Il le fait en concertation avec l’ensemble des acteurs, et donc l’ensemble des citoyens qui y habitent.

L’aspect participatif des politiques mises en œuvre est centrale dans ces projets – et les particuliers y trouvent souvent leur compte et une volonté d’agir, à leur niveau, pour réduire leur consommation, par un double effet d’accompagnement et de modèle.

Cet exemple prouve d’ailleurs à quel point la communication et l’information sont centrales : s’il a conscience de ce qu’il peut accomplir à son niveau et que son action a un impact réel, le particulier aura bien davantage tendance à se muer en « consom’acteur ».