Retranscription

Il faut inventer dans tous les domaines, on a 3 axes principaux sur tous les changements. Le premier, c’est celui du financement et il faut être très créatif encore sur ces sujets. Le deuxième, c’est les questions de compétences et d’attractivité des talents. Lorsque vous parliez du smart, le technicien, qui est habitué à installer ses chaudières comme d’habitude, n’a pas forcément la compétence à installer du smart-metering, des outils de pilotages à distance, etc. Donc il faut vraiment former les gens et il faut même aller plus loin. Il faut attirer les talents sur nos sujets, il faut que cela devienne une priorité aussi pour les start-upeurs ; tous ceux qui ont envie de faire bouger la société.

La troisième dimension, c’est celui de l’acceptabilité ; on est vraiment sur des questions culturelles. Il faut que ces problèmes climatiques et environnementaux soient l’opportunité d’une rupture avec cette économie de la possession, cette économie compulsive de la fin du 20e siècle qui n’apporte pas vraiment de qualité de vie. Parce que finalement l’accumulation d’objets, de choses stresse car on a peur de perdre, il faut gérer, etc.

Pour moi, la punition serait d’être propriétaire de cinq voitures qu’il faut gérer, assurer, faire les révisions, ce genre de choses, etc. Je crois que je suis pour une économie de l’usage, parce qu’elle est infiniment plus légère à vivre. Là, il y a une vraie rupture culturelle avec cette économie de la propriété, qui a des incidences tant environnementales que sociales absolument dramatiques. Les citoyens ont à peu près tout compris. On a fait une étude pendant la COP, avec l’IFOP : 86% des Français ont compris qu’il fallait changer les comportements ; le problème c’est les blocages.

Les blocages, c’est trouver le financement pour faire le changement, réellement intégrer ces changements de comportements. Ça paraît facile d’en parler comme ça : oui c’est pas bien, mais maintenant est-ce que j’ai envie de changer ? Est-ce que je suis prêt à utiliser plus longtemps mes vêtements ? Est-ce que je suis prêt à mutualiser, à ne pas être propriétaire de ma voiture, à ne pas être propriétaire de ma perceuse ? Voilà, il y a des changements de comportements, c’est donc une dimension culturelle. On n’y est pas encore tout à fait, c’est en train de se faire.

Donc maintenant la question n’est plus de comprendre, je pense que tout le monde est convaincu qu’on a un problème. La question est celle du passage à l’acte et il faut quand même un petit peu de temps. Je suis assez optimiste sur les générations les plus jeunes qui ont intégré cela assez naturellement. Maintenant il reste tous les autres et là il y a un petit peu de travail.