Dans son n°394 de l’automne 2014 intitulé « Villes numériques, villes intelligentes », la revue Urbanisme s’est intéressée aux enjeux de la « smart city » qui se trouvent au carrefour de l’histoire des technologies de la communication et de l’urbanisme. On retrouve dans ce numéro consacré aux villes intelligentes le point de vue de divers acteurs engagés dans les projets de villes numériques ou connectées, durables : des chercheurs, consultant, opérateurs, collectivités locales, Caisse des dépôts.
La ville intelligente, une ville plus fonctionnelle
Le professeur Gabriel Dupuy (Paris 1 – Panthéon Sorbonne), spécialiste des réseaux, y explique notamment que « l’urbanisme, l’aménagement et même le management urbain visent à mettre en place des règles valables à long terme que l’on cherche ensuite à respecter. Avec la smart city, c’est tout autre chose. L’essentiel est que l’information disponible à tout instant et en tout lieu puisse alimenter des boucles de rétroaction qui modifient dans le bon sens ce que la ville apporte au citadin ». Oui mais pas seulement.
Comme l’expliquent Emmanuel Eveno et Jean-Michel Mestres, le concept de ville intelligente introduit l’idée d’optimiser le fonctionnement des villes, « de mobiliser les nouvelles technologies pour simplifier la vie des habitants, de faciliter la concertation et la participation, de rendre les immeubles (bureaux, logements, commerces) plus vertueux dans leur impact environnemental ». Utopie ? Peut-être au premier abord, mais la smart city se concrétise.
Des acteurs locaux ont porté les villes numériques mais ce sont avant tout les industriels qui ont concrétisé les projets. Eveno et Mestres évoquent ainsi les opérateurs, équipementiers de télécommunications, constructeurs informatiques, intégrateurs de systèmes d’information, opérateurs de réseaux électriques, distributeur d’énergie, entreprises de travaux publics, promoteurs immobiliers, entreprises de transport… Sans oublier les initiatives citoyennes, dont bon nombre témoignent du passage de la propriété à l’usage des objets. On pense ici au succès des formes de partage de moyens de transports (vélib, autolib) ou de partage d’appartement (airbnb). L’émergence de l’économie circulaire et le dynamisme de l’économie collaborative (crowdfunding) illustrent aussi l’implication citoyenne dans l’avènement de la transition sociétale que nous vivons et de l’avenir en marche des villes intelligentes.
D’autant que les défis urbains actuels nécessitent le développement des smart cities. La tendance est toujours à la croissance urbaine, avec des villes de plus en plus vastes, de plus en plus peuplées. Cette tendance engendre de nouveaux enjeux, de nouveaux besoins, de nouveaux échanges, une nouvelle mobilité. La ville intelligente est là pour y répondre. Qu’on l’appelle smart city, ville numérique, green city, connected city, éco-cité, ville durable, « la ville intelligente se définit, donc, comme celle qui lie le développement urbain au développement humain ».
Sources : localtis.info, urbanisme.fr, smartgrids-cre.fr