La France s’est dotée d’une stratégie bas-carbone, une feuille de route stratégique pour minimiser les émissions de gaz à effet de serre dans divers secteurs d’activité. Un positionnement stratégique afin de montrer l’exemple, surtout après l’Accord de Paris (COP21).
Dans l’objectif de concrétiser toutes les mesures de la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte, Ségolène Royal avait promis de publier, cette année, les décrets d’application et ordonnances qui permetteront à la France d’accomplir sa transition énergétique en adoptant une feuille de route bas-carbone. Dans ce sens, de nombreux textes d’application ont été publiés pour mieux encadrer les acteurs de la transition énergétique et s’assurer de la rapide concrétisation opérationnelle de leurs projets. Parmi les annonces de la ministre, la stratégie nationale bas-carbone :
La stratégie nationale bas-carbone (SNBC)
La ministre a fait de la stratégie bas-carbone une de ses priorités et a ainsi publié plusieurs textes d’applications pour la mise en place de l’économie bas-carbone. La publication de la stratégie bas-carbone va servir de feuille de route pour les acteurs oeuvrant pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050. La publication de la stratégie bas-carbone s’accompagne des trois premiers budgets carbone couvrant les périodes 2015-2018, 2019-2023, 2024-2028. Elle porte sur les secteurs du logement, du transport, de l’agriculture, de l’industrie, de l’énergie et des déchets. Ces budgets carbone seront contrôlés par des inventaires annuels remis à la Commission européenne. En cas d’évolution des objectifs d’émissions de gaz à effet de serre, le solde du budget pourra être ajusté.
Quelques objectifs de la stratégie nationale bas-carbone par secteur :
- Transports : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 29% d’ici 2028
- Bâtiments : réduire les émissions de GES de 54% d’ici 2028
- Agriculture : réduire de 12% les émissions de GES en privilégiant des projets agro-écologiques (méthanisation etc.)
- Industrie : réduction de 24% des émissions avec l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et l’économie circulaire (recyclage, récupération d’énergie etc.)
- Déchets : réduire de 33% les émissions de GES avec la valorisation des déchets, réduction du gaspillage alimentaire, écoconception etc.
- Production énergétique : décarboniser le secteur complètement d’ici 2050 en substituant les énergies fossiles par les énergies renouvelables et en ayant recours aux technologies des smart grids pour optimiser la production, la distribution et la consommation de l’énergie.
- Porter la part des énergies renouvelables à 32% dans la consommation énergétique (2030)
- Réduction de 50% de la consommation énergétique (2050)
La France a pris de nombreux engagements nationaux surtout dans la perspective de l’Accord de Paris. Au total, elle souhaite réduire ses émissions globales de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030 et 75% d’ici 2050. La stratégie nationale bas-carbone repose sur la mise en œuvre des actions nécessaires sur les territoires engagés afin de placer au cœur des décisions économiques l’objectif de réduction de l’empreinte carbone et de réorienter les investissements en faveur de la transition énergétique.
Photo d’entête : Owen Byrne