L’institut IDC dévoilait le 20 février 2018 le montant des dépenses pour des stratégies de ville intelligente. Elles devraient atteindre 80 milliards de dollars en 2018 et 135 milliards de dollars dès 2021. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux moteurs de cet investissement.
Le déploiement de la ville intelligente est en train de changer d’échelle. Des stratégies globales se dessinent, et, conjointement, les investissements dédiés sont en hausse depuis 2016. La percée de la finance verte en Europe devrait permettre de porter de futurs projets de smart city. Principalement, les investissements dans des projets “bas carbone” jouent un rôle majeur dans le déploiement des Smart Cities d’après Xavier Girre, directeur exécutif en charge de la direction financière groupe, chez EDF.
L’institut International Data Center (IDC) estime que les dépenses mondiales pour les technologies smart city devraient atteindre, en 2018, 80 milliards de dollars. La dynamique qui porte ce secteur devrait les faire monter à 135 milliards de dollars par an dès 2021.
« Des investissements technologiques significatifs en 2018 et au-delà »
Le cabinet estime que l’on peut parler de smart city dès que plusieurs initiatives intelligentes sont coordonnées pour mutualiser les investissements, utiliser des plateformes communes pour faire baisser le temps de service et les coûts de maintenance, et partager les données entre les différents services. La Ville Intelligente revêt ainsi une dimension stratégique pour réunir les acteurs territoriaux et les aider à surmonter les défis du XXIe siècle. On retrouve en France, parmi ces projets, le déploiement de compteurs communicants (tels que le compteur Linky), afin d’aider les citoyens à mieux gérer leur consommation d’électricité. Les données récoltées à partir des courbes de charges permettent de répartir l’électricité. Ainsi, à Pénestin, dans le Morbihan, l’autoconsommation collective est à l’oeuvre grâce à la redistribution du surplus d’énergie généré par les panneaux solaires installés sur un bâtiment municipal.
« La Ville Intelligente a évolué récemment passant d’une multitude de projets phares discrets à une opportunité de marché considérable qui va entraîner des investissements technologiques significatifs en 2018 et au-delà » expose Serena Del Rold, chargé de programme au sein de la division Customer Insights & Analysis chez IDC.
Une généralisation de ces stratégies est à prévoir, selon le cabinet, et à différentes échelles à travers le monde : « IDC estime que les priorités stratégiques que nous avons identifiées vont entraîner une transformation numérique au travers des villes de toutes tailles, cependant nos recherches démontrent qu’il existe des différences significatives entre les régions concernant les objectifs de leurs investissements » complète Serena Del Rold.
Plus de la moitié des investissements pour la Chine et les Etats-Unis
A l’étranger, les Etats-Unis et la Chine investissent dans les Villes Intelligentes : moteurs de la mutation numérique du monde, ils couvrent à eux deux plus de 50% des sommes dépensées. Pour 2018, IDC estime les investissements américains dans la smart city à 22 milliards de dollars, les investissements chinois à 21 milliards.Les deux pays maintiennent un taux de croissance de ces dépenses aux alentours des 20% (respectivement 19 et 19,3%). Mais les deux régions où la croissance de ces investissements est la plus forte sont l’Amérique Latine et le Canada, avec 28,6% et 22,5% : preuve que le continent américain est en train de basculer pleinement dans la dimension de la ville numérique.
Transports, énergie et sécurité dominent les dépenses
Si les priorités d’investissement semblent bien dessinées, elles varient aussi en fonction des régions. IDC note par exemple que la gestion intelligente des transports et du trafic dominera largement les investissements aux Etats-Unis, au Japon et en Europe de l’Ouest, régions profondément engagées dans une volonté de rendre les villes plus vivables et plus écologiques.
Dans le même temps, la Chine, pourtant connue pour ses villes polluées en raison d’une explosion du trafic, privilégiera la vidéosurveillance. Le Japon, quant à lui, sera le seul pays du monde à accorder plus de financements à la surveillance de l’environnement qu’à la vidéosurveillance.