Retranscription
L’enjeu important dans le texte de la COP21 mais qui ne l’est pas concrètement car il n’y a pas de montant, c’est de donner un prix au carbone. C’est la seule façon, à mon avis, à court terme de pouvoir apporter le financement nécessaire. D’autant que c’est aussi une façon d’empêcher le dumping environnemental à l’entrée de l’Europe. Aujourd’hui, quand on fabrique des panneaux photovoltaïques, on n’est pas en concurrence égale avec des panneaux photovoltaïques qui arrivent de Chine, puisqu’on exige plus d’éco-conception en Europe, les gens ont plus de protection sociale ; donc il y a un dumping qui est en train de se faire. C’est important de protéger aussi cette équité là, et donc cela passera par un prix du carbone. La question qui est intéressante, suite à la COP21, c’est qu’on a changé de registre, c’est-à-dire que dans toutes les équipes politiques, il y a des spécialistes.
Et ce sont ces spécialistes là, dont beaucoup étaient issus du même parti, qui ont porté le sujet en France. Cela est très bien puisqu’il fallait que quelqu’un le porte. Heureusement, avec la COP21, on a changé d’univers. C’est-à-dire que les personnes présentes n’étaient plus les adjoints spécialisés, c’était les maires, les présidents, les ministres, les présidents des entreprises et c’est très important. La première règle démocratique est de ne jamais laisser décider des experts. Le rôle des experts est de donner les informations pour qu’ensuite collectivement on décide. Et là, on a des ressorts d’action beaucoup plus forts quand c’est décidé par l’ensemble. Il y a donc là une bascule qui s’est faite.