Selon un rapport intitulé « Internet of Things : Mapping the Value Behind the Hype » publié par le cabinet McKinsey, le marché de l’IoT (Internet of things) représentera 11% de l’économie mondiale en 2025. Le développement de l’IoT permettra l’émergence des smart cities avec des bénéfices à la fois financiers et sociaux grâce à l’amélioration et à la création de nouveaux services. La smart city et l’IoT sont deux phénomènes liés et qui sont en pleine croissance. Le rapport de McKinsey estime que l’IoT pourrait créer de la valeur dans 9 secteurs dont l’énergie, les villes et les véhicules.

L’idée soujascente de la « smart city » consiste à rassembler les avancées technologiques et les données qui font de l’Internet des objets une réalité dans des infrastructures réelles qui nous entourent. Des entreprises comme Cisco et IBM développent dans ce sens des systèmes qui sont « data driven » afin d’optimiser les systèmes de transport, la gestion des déchets et la consommation d’énergie. Parmi les systèmes développés : les smart grids qui sont notamment « data driven » mais aussi « user oriented », permettant une interaction directe avec les usagers. Les interactions seront également Machine-to-Machine (M2M) ce qui donnera une autonomie intelligente au fonctionnement de la ville du futur.

La Poste se met à l’IoT

La Poste a été la première entreprise française présente au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas et y a présenté une plate-forme sur l’IoT, le « HUB Numérique ». Le Hub Numérique donne la possibilité de piloter un ensemble d’objets connectés et interconnectés d’une unique interface. « Le succès du Hub Numérique repose sur la capacité de La Poste à rendre tangible la convergence entre le monde physique et le monde du numérique dans le cadre de l’habitat connecté, associant ainsi services connectés et nouveaux services de proximité », selon David de Amorim, Directeur Innovation de Docapost, filiale du groupe La Poste. Le « Hub Numérique » centralisera la gestion des objets connectés de différents fournisseurs comme Withings, Legrand et Archos qui sont déjà connectés au « Hub » de La Poste. Cette gestion centralisée permettra d’optimiser la collection et gestion des données clients.

En mai 2015, le groupe a lancé un programme afin de soutenir l’innovation dans l’IoT, nommé « French IoT ». La Poste a sélectionné 4 régions dont l’Aquitaine, l’Ile-de-France et le Nord-Pas-de-Calais pour recruter des startups qui souhaitent faire partie du programme « French IoT ». Cette sélection a été faite selon le rôle de la Poste dans ces régions : le partenariat de la Poste dans la Cité de l’Objet Connecté et l’implication de la Poste dans la FrenchTech à Bordeaux. Néanmoins « ces 4 territoires ne sont pas exclusifs, et tout projet IoT développé en France peut potentiellement intégrer le programme s’il répond aux critères définis.

Les startups lauréates de « French IoT » bénéficieront d’un soutien financier et pourront profiter d’un stand mis à leur disposition par la Poste lors du prochain CES de Las Vegas. L’ambition du groupe La Poste : agir local, penser mondial », selon David de Amorim.

IoT Valley, Toulouse

L’émergence d’une filière de l’IoT en France est belle et bien réelle. Après l’inauguration de la Cité de l’objet connecté à Angers, la TIC Valley de Labège à Toulouse accueillera en 2016 les startups du secteur IoT. « Une évidence à l’heure du tout connecté » selon Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox qui aspire à être le « S » des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et qui est aussi partenaire de l’accélérateur des startups des objets connectés, le « Connected Camp » de l’IoT Valley. Sigfox est aussi connu pour être une success story toulousaine à laquelle des entreprises comme Samsung et ENGIE ont apporté leur soutien. En septembre, 35 startups dont Sigfox ont été sélectionnées par un appel d’offres. L’IoT travaillera également en collaboration avec la Cité de l’objet connecté qui accueillera des startups qui ne sont qu’à un stade précoce de leur développement.

Toutes ces initiatives contribuent au label « FrenchTech » de la ville de Toulouse. Notons que Google a fait l’objet d’une refonte pour restructurer ses activités et passe désormais sous « Alphabet » qui sera l’entité côtée en bourse et la maison mère de toutes les activités de Google qui se sont considérablement diversifiées.

IoT : Initiatives au Royaume-Uni

Le développement des villes intelligentes fait partie des priorités du gouvernement britannique qui a alloué près de 14 millions de livres afin de soutenir le développement des projets liés à la smart city. Ces 14 millions de livres serviront au financement des projets qui sauront appliquer les objets connectés à la ville portant essentiellement sur l’amélioration de leur qualité de vie et sur la consommation énergétique par les citoyens. Les collectivités seront aussi amenées à collaborer avec les startups qui pourront installer des démonstrateurs et des projets pilotes. À l’issue d’une réunion avec David Cameron, le PDG de Cisco, John Chambers a annoncé en juillet un programme d’investissement d’un milliard de dollars sur les cinq années à venir dans le secteur numérique en Grande-Bretagne. Une partie de ce fonds ira aux startups spécialistes de l’IoT, la santé mais aussi la smart city.

Par ailleurs, à Glasgow le gouvernement a débloqué 24 millions de livres pour le développement de technologies qui feront des villes plus « intelligentes, sûres et durables ».

Néanmoins, une étude d’Arqiva, société spécialiste de la télécommunication auprès de 2000 britanniques indique que 96% des individus sondés en ligne ne sont pas au courant des initiatives « smart city » en cours dans leur ville. 29% d’entre eux a exprimé leur confiance en la smart city pour améliorer la qualité de vie des citoyens. Le flou persiste néanmoins pour une bonne partie sur le vrai positionnement de leur pays dans ce secteur par manque d’information ou de communication.

L’avenir de l’IoT en France semble brillant avec des millions d’euros de fonds levés par les startups qui se lancent dans ce secteur comme Actility, une startup bretonne qui a levé 25 millions d’euros et qui est soutenue par Orange. Le CES 2015 tenu à Las Vegas a permis de dévoiler des pépites françaises primées dans diverses catégories. En 2015, 25% des 294 startups présentes était français. Au total, la délégation française était constituée de 66 entreprises devant le Royaume-Uni et Israël. 10 entreprises françaises sont rentrées avec 20 prix pour 14 objets connectés.