Cet article a été rédigé par Thibaut Aaron de l’association Climaction qui a pour but de mettre en avant des projets et initiatives durables à travers le monde. Vous pouvez les retrouver sur Twitter avec le hashtag #EnergyTransitionTour, sur leur compte (https://twitter.com/climaction) ou sur leur site internet (http://www.climaction.eu/). »

L’Inde a récemment précisé son projet pharaonique de création de smart cities

Le développement des smart cities touche tous les continents. En juin 2015 le gouvernement indien a lancé le projet monumental de l’India Smart Cities Challenge dont l’objectif est de développer 100 Smart Cities tout en réhabilitant 500 autres villes indiennes grâce à un fond de 15 milliards de dollars.

Notons que la conception française de la Smart City – ou ville intelligente – est très technologique et fait le plus souvent usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication. En Inde, c’est moins le cas, le concept est davantage utilisé pour évoquer des projets qui répondent à des besoins basiques mais essentiels comme la gestion de l’énergie, de l’eau, des transports et des déchets. Pour autant, les deux conceptions se rejoignent sur l’objectif qui demeure naturellement l’amélioration de la qualité de vie des citadins.

Smart cities : l’Inde retient dix caractéristiques majeures

Les autorités indiennes ont ainsi défini les 10 caractéristiques majeures de la Smart City :

  1. La garantie d’approvisionnement en eau
  2. La garantie d’approvisionnement en électricité
  3. Le traitement des déchets
  4. Des transports publics efficaces et une mobilité facilitée en ville
  5. Des habitations abordables, y compris pour les pauvres
  6. Des télécommunications de qualité, permettant la numérisation et la connectivité des réseaux informatiques
  7. Une gestion saine, axée sur l’e-government et la participation citoyenne
  8. Un cadre de vie durable
  9. La sécurité des habitants et en particulier des femmes, des enfants et des personnes âgées
  10. Des soins de santé et un enseignement de qualité

Ces caractéristiques collégiales se traduisent en projets tout à fait concrets.

Réseaux électriques intelligents : le projet de Pondichéry

Ainsi, le projet de Smart City à Pondichéry, parrainé par la France, est très singulier et logiquement articulé autour du patrimoine architectural et touristique de la ville..

Le projet de cet ancien comptoir français, porté par le Gouvernement de Pondichéry sera doté d’une enveloppe de 100 millions d’euros. Une partie, moins d’un tiers, sera prêtée par l’Agence Française de Développement (AFD). Le reste sera financé à parité par le gouvernement indien et celui du Tamil Nadu.

Le premier défi sera de mettre en place un « corridor écologique » du centre-ville à la mangrove en réaménageant le canal aujourd’hui pollué par près de 300 immeubles qui y rejettent clandestinement leurs eaux usées. Le projet prévoit notamment la créations de deux stations d’épuration supplémentaires avec un procédé d’oxygénisation de l’eau qui permettra de purifier l’eau et de la redistribuer aux agriculteurs et industriels locaux. Un exemple de valorisation circulaire des eaux usées qui limitera la pollution de la mangrove.

En matière énergétique, 1550 km de réseaux électriques seront modernisés et enterrés avec fibre optique. Le remplacement des infrastructures vétustes et la rénovation du réseau permettront d’accueillir davantage d’énergies renouvelables tout en offrant un accès à l’internet très haut débit aux habitants de Pondichéry. 31 000 foyers bénéficieront également des avantages de nouveaux compteurs communicants.

La smart city de Pondichéry projette également l’installation de rooftop solaires sur les bâtiments publics et le remplacement des éclairages publics par des LED.

Côté transports, le projet prévoit une réhabilitation du terminal de bus pour le rendre plus accueillant et attractif ainsi que la mise en service de 70 rickshaw électriques. Enfin, les piétons et vélos seront de bientôt de retour dans les rues du centre-ville grâce à la mise à disposition de vélos et au réaménagement des trottoirs pour les rendre praticable.

Au total, ce sont près de 70 projets qui vont être examinés dans les prochains mois. Une fois la sélection faite, les travaux devraient débuter dès l’année prochaine.