Fiabilité de l’approvisionnement, tarif modéré, énergie issue des énergies renouvelables : les priorités des Français en matière d’électricité restent les mêmes. C’est un des enseignements d’un sondage réalisé en janvier 2017 par l’Ifop, qui confirme également l’attachement des Français à la péréquation tarifaire et leur volonté de changer leurs comportements pour favoriser la transition énergétique – tant que cela ne provoque pas de hausse massive des tarifs.
L’étude a été réalisée par l’Ifop pour Synopia, auprès de 1 502 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, entre le 18 et le 20 janvier 2017.
La question centrale de l’étude concerne l’importance que les Français accordent à différentes caractéristiques de la production d’électricité en France. En sachant que les indécis sont à chaque fois entre 6 et 9%, 70% des Français estiment comme une caractéristique essentielle le fait que l’électricité soit livrée en continu et sans interruption ; 64% le fait qu’elle ne soit pas chère et 57% qu’elle soit renouvelable.
Les Français de plus en plus convaincus par la transition énergétique
Ces trois préoccupations sont au cœur des questions énergétiques depuis des années. Le beau score des énergies renouvelables confirme la prise de conscience de Français de la nécessité de basculer vers des sources d’énergies non fossiles. En revanche, seuls 27% des Français trouvent essentiel que l’électricité ne soit pas d’origine nucléaire : l’intérêt pour les énergies renouvelables n’est pas un refus massif du nucléaire, loin s’en faut.
Le fait que l’électricité soit produite près de son lieu de consommation n’est cité que par un tiers des Français comme « essentiel », mais cette caractéristique a pour elle une dynamique. La problématique de l’électricité produite localement n’intéressait absolument pas les Français il y a une quinzaine d’années, ils s’en préoccupent de plus en plus. Preuve, là encore, que les idées portées par la transition énergétique s’installent doucement dans les consciences.
Les Français prêts à des efforts, y compris financiers, pour consommer de l’électricité produite localement
D’ailleurs, une écrasante majorité des Français (87%) se déclarent prêts à faire évoluer leurs habitudes de consommation pour s’adapter à une production locale s’appuyant sur des énergies renouvelables. Mieux, ils sont 75% à être prêts à le faire « tout à fait » ou « occasionnellement », et seulement 12% exceptionnellement – ce qui démontre que la population a conscience qu’un changement d’habitude en matière d’énergie doit s’installer dans le temps pour être efficace.
42% d’entre eux sont mêmes prêts à accepter une hausse de leur facture d’électricité pour consommer de l’électricité produite localement – le chiffre grimpant à 50% chez les cadres supérieurs et professions libérales et à 46% pour les professions intermédiaires, contre 37% chez les employés et 35% chez les ouvriers. Sur ce total, une immense majorité accepterait une hausse tarifaire maximale de 10% ; et une infime minorité, 3% de la population, accepterait de voir sa facture bondir de 50% pour consommer de l’électricité locale.
Les Français sont donc conscients des évolutions en cours dans le monde de l’électricité, et ils semblent prêts à faire des efforts pour cela.
Les Français particulièrement attachés au principe de péréquation
Dernier enseignement d’importance de l’étude : les Français demeurent profondément attachés au principe de péréquation tarifaire – le fait qu’au nom de la solidarité, le tarif d’acheminement de l’électricité soit identique, quelle que soit la localisation du client. 67% des Français affirment que ce principe « doit être maintenu, quel qu’en soit le coût », et seuls 7% estiment que cette péréquation est « désormais incompatible avec la libéralisation du système et la transition énergétique ».
Les défenseurs ardents de ce principe sont sans surprise plus nombreux dans les communes rurales (73%), mais même dans les agglomérations de province (66%) ou dans l’agglomération parisienne (63%), près des deux-tiers des habitants veulent que la péréquation demeure, quel qu’en soit le coût.
Cette précision a son importance : c’est le seul domaine où les Français sont prêts à faire des efforts financiers sans limites, pour que subsiste ce principe de solidarité. Ce qui prouve qu’en plus d’être au courant des réalités de la transition énergétique et d’être prêts à agir pour les accompagner, les Français sont attachés à certains principes d’égalité sur le territoire.
