A la rentrée, Dijon métropole lançait son projet de smart city, estimé à 100 millions d’euros. Ce coût, en apparence prohibitif, cache en réalité des économies massives d’énergie tout en apportant une réponse au défi climatique. Décryptage des apports d’une smart city avec Hermano Pereira de Oliveira du cabinet EY.
Smart city et smart grids sont indissociables
Une smart city permet une gestion plus efficace de l’énergie et, partant, est bénéfique aux questions environnementales : c’est en tout cas les résultats de l’enquête d’EY publiée l’été dernier. La smart city est un point de départ qui permet d’engager une meilleure gestion de la consommation et de la production d’énergie. La question de la gestion des données devient alors centrale pour accompagner la transition énergétique.
Parmi les cinq thématiques abordées par l’étude se trouve l’énergie, avec en filigrane constant la question des smart grids. En effet, la gestion intelligente de l’énergie au niveau d’une ville ne peut se passer d’un réseau électrique lui aussi intelligent : les mises en place sont en général parallèles, une ville peut difficilement se revendiquer « smart city » sans s’appuyer sur un « smart grid ».
Environnement et énergies renouvelables plébiscitées par les urbains
Concernant l’étude, du côté des urbains, on s’aperçoit que dans le quartet de tête des domaines « dans lesquels les services numériques doivent être développé en priorité en ville » se trouvent l’environnement et le développement des énergies renouvelables. En effet, respectivement 86% et 84% des urbains les estiment « tout à fait prioritaires » ou « importants mais pas prioritaires ». Mieux, le score du « tout à fait prioritaire » est de 46% pour l’environnement et de 42% pour les énergies renouvelables.
Ces deux questions sont les deux faces d’une même réalité, liée directement à la question énergétique, et notamment à la transition énergétique : les services numériques sont perçus comme nécessaires pour accompagner cette transition vers une smart city.
En effet, le recours aux énergies renouvelables suppose un réseau intelligent, capable de maîtriser et contrôler l’offre et de la demande d’énergies encore intermittentes.
« Le défi climatique se territorialise »
L’autre gros avantage des smart cities, c’est qu’il permet de lutter localement contre le développement climatique.
Le développement des véhicules électriques, les nouvelles méthodes de traitement des déchets, le recours à des bâtiments moins gourmands en énergie sont autant de moyens de lutter contre le réchauffement climatiques. Or, toutes ces facettes de la transition énergétique s’appuient en réalité sur le numérique et un réseau électrique intelligent.
« Le défi climatique se territorialise. Les collectivités et plus largement les territoires s’emparent de ces enjeux pour devenir pleinement acteurs de la transition énergétique au bénéfice de leurs concitoyens en s’appuyant sur des réseaux de plus en plus intelligents. Les collectivités sont accompagnées en cela par l’ensemble des acteurs de la filière Smart Grid en France, avec les opérateurs de réseaux en tête », note dans l’étude Hermano Pereira de Oliveira.
Des réseaux électriques « basés sur le partage de données pour une consommation plus flexible »
L’objectif de la ville intelligente de demain est de mieux faire coïncider sa production et sa consommation d’énergie, tout en les maîtrisant au mieux. Éviter tout gaspillage, augmenter le rendement des sources d’énergies existantes et mieux intégrer les nouvelles sources renouvelables sont les défis que les smart cities entendent relever.
Et pour ainsi optimiser la production, la distribution et la consommation d’énergie, la question centrale est la collecte et le traitement des données, pour permettre un meilleur ciblage des actions et une meilleure maîtrise de l’information. En la matière, les acteurs publics et les opérateurs doivent avancer main dans la main, afin de mieux équilibrer le réseau, pour le bien de la collectivité : « Acteurs publics et privés doivent construire des réseaux énergétiques basés sur le partage de données pour une consommation plus flexible » conclut dans l’étude Hermano Pereira de Oliveira.