Dans le cadre d’un séminaire franco-allemand, à Berlin, le 4 septembre 2017, une rencontre d’importance a eu lieu, entre Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique et solidaire, et son homologue Rainer Baake, secrétaire d’État au ministère fédéral allemand de l’environnement, de la protection de la nature, de la construction et de la sûreté nucléaire. Les deux secrétaires d’Etat y ont renouvelé le pacte franco-allemand en faveur de la transition énergétique. La rencontre a été particulièrement productive. En plus d’un engagement commun sur la nécessité de favoriser et accélérer la transition énergétique, ils ont annoncé la mise en place d’un réseau électrique intelligent commun, transfrontalier. La première pierre d’une future collaboration qui pourrait aboutir à la mutualisation des smart grids à l’échelle européenne ?
Un « cadre réglementaire fiable au niveau européen pour l’efficacité énergétique »
« Nous sommes convaincus qu’un cadre réglementaire fiable au niveau européen, intégrant des objectifs ambitieux pour l’efficacité énergétique et pour les énergies renouvelables, constitue la clé de voûte de la réussite de la transition énergétique pour nos deux pays et pour l’Union européenne dans son ensemble » ont ainsi affirmé, dans un communiqué de presse, les deux secrétaires d’Etat.
Conscient du rôle moteur que doivent avoir la France et l’Allemagne au niveau de l’Union Européenne pour y favoriser le développement d’une énergie propre, Brune Poirson et Rainer Baake ont multiplié les effets d’annonce.
Une coopération accrue entre la France et l’Allemagne
Ils ont promis une coopération accrue entre les deux pays, notamment pour les appels d’offre concernant les énergies renouvelables, le renforcement de la tarification du carbone, ou dans le domaine « de la sécurité des substances chimiques, afin de conforter la confiance des citoyens dans les méthodes d’évaluations européennes », en particulier concernant les nanomatériaux et les perturbateurs endocriniens.
Ils ont également décidé de « lancer une initiative pour renforcer la coopération franco-allemande entre municipalités ayant adopté des actions de réduction d’émissions de gaz à effet de serre », tout en promettant que l’Allemagne et la France travailleront de concert pour imposer, dans les futures négociations au niveau européen, les positions les plus courageuses en terme d’énergie verte.
Un smart grid transfrontalier : « vitrine technologique pour la transition énergétique »
En la matière, la proposition la plus symbolique et la plus prometteuse est sans doute la mise en place d’un réseau électrique intelligent transfrontalier. Développé dans le cadre de l’initiative Smart Border, ce projet se veut « une vitrine technologique pour la mise en œuvre des objectifs de transition énergétique ».
Conscients de l’importance centrale des réseaux intelligents pour optimiser la consommation d’énergie, surtout dans l’optique d’une énergie décarbonée (donc en majorité électrique), Brune Poirson et Rainer Baake veulent que les deux pays réunissent leurs forces et leurs potentiels techniques pour proposer un smart grid à la pointe des dernières technologies.
Réseau Durable avait eu la chance de rencontrer Brune Poirson lors des RIVE 2017. La ministre nous avait d’ailleurs assuré de son intérêt pour la transition vers un réseau intelligent.
Une union prometteuse vu l’expertise des deux pays en matière de smart grid
En la matière, de nombreux éléments peuvent nous rendre particulièrement optimistes. Dans le domaine des smart grids, au niveau mondial, l’expertise des gestionnaires des réseaux électriques français et allemands n’est plus à prouver – de même que celles des start-up des deux pays développant les solutions techniques et logicielles.
Le futur smart grid pourra également s’appuyer sur la fiabilité des réseaux bas-débits développés par des sociétés françaises pour le pilotage des objets connectés, notamment via la norme LoRa, ainsi que sur l’expertise des géants allemands du numérique en matière de traitement des données.
De quoi espérer que ce futur smart grid transfrontalier offre de franches avancées, dont bénéficieront les deux pays et, à terme, l’Union Européenne dans son ensemble.