L’European Utility Week s’est tenue cette année à Vienne. Comme à son habitude, l’événement a mis les petits plats dans les grands et a su réunir des experts de tous bords sur des thématiques variés : digitalisation, transition énergétique, développement des start-ups.
Devenue en quelques années le rendez-vous majeur du secteur de l’énergie, l’European Utility of Week a de nouveau fait carton plein cette année. Avec plus de 12 000 visiteurs et plus de 600 exposants, l’« EUW » a réussi à réunir des professionnels du secteur du monde entier. Dans les halls lumineux du palais des expositions de Vienne, des pavillons d’entreprises et, aussi, nationaux ont ainsi essaimé durant les trois jours qu’a duré le salon. Des experts venus de Chine, d’Italie, de France, d’Allemagne, et du monde entier (plus de cent pays étaient représentés) ont ainsi pu venir converser du futur de l’énergie en Europe et dans le monde, et des évolutions structurelles du marché.

Des ateliers thématiques
La mécanique désormais huilée de l’EUW demeure toujours aussi efficace. Le salon se répartit ainsi sur plusieurs espaces, d’une part le Summit, réservé aux experts et à la presse, et d’autres parts les halls où exposants et visiteurs peuvent se rencontrer le temps de discussion informelle ou de réseautage. Au Summit, les échanges fusent et la qualité technique des présentations témoignaient de l’expertise des intervenants. Patrick Clerens, le secrétaire général de l’European Association for Storage of Energy (que Réseau Durable a pu interviewer), a ainsi brillamment exposé le futur du stockage dans les modèles énergétiques en consolidation.
Parallèlement, la présence de hubs thématiques, sorte de micro-lieux de conférences où viennent débattre des experts de qualité internationale, s’est vue assorti d’une nouveauté : l’arrivée du Hub Initiate, un espace dédié aux start-ups du monde de l’énergie, a permis d’évoquer le nouveau visage du secteur. Ici, on parle blockchain, monnaies virtuelles et cybersécurité.
Digitalisation
Le sujet de la digitalisation du secteur électrique a d’ailleurs été sur toutes les lèvres. « Si la première révolution énergétique a été l’énergie durable, la seconde sera celle de structures de données partagées sur tout le monde pourra utiliser » a expliqué Joanna Hubbard, de la société Electron, une entreprise spécialisée dans la blockchain. Et ce n’est pas un vœu pieux. Selon Joanna Hubbard, « ce qui va se passer d’ici trois à cinq ans va complètement changer le marché de l’énergie et la relation entre distributeur et consommateur d’énergie ». Des concepts jusqu’alors minoritaires tels que l’Internet de l’Énergie voient le jour, et le sujet de la cyber-sécurité des smart grids a été régulièrement abordé.

Les acteurs traditionnels n’étaient pas pour autant négligés. La mutation des gestionnaires d’énergie en DSO (Distribution system operators), c’est-à-dire des acteurs capables de gérer l’offre et la demande de différentes sources d’énergie, demeure une source inépuisable de débats. « Les DSO sont indispensables » nous explique Elke Temme, senior vice president chargé de l’eMobility au sein de l’entreprise allemande Innogy SE. « Nous travaillons en étroite collaboration avec eux car sans réseau intelligent, la mobilité électrique patine ».
Central, les gestionnaires de réseau ? Le DSO français, Enedis, fait en Europe office d’exemple pour ces actions à grande échelle en faveur du développement vers un réseau plus intelligent. Le déploiement à grande échelle de compteurs communications et la multiplication des démonstrateurs smart grids (citons par exemple Smart Grid Vendée, Interflex, Nice Smart Valley) placent d’ailleurs Paris parmi les premières capitales européennes de l’énergie verte.
Ce n’est donc pas un hasard si l’édition 2019 de l’EUW aura lieu à la capitale…