En juillet, quatre zones propices au développement de fermes pilotes pour des éoliennes flottantes ont été identifiées par le ministère de l’Énergie et de l’Écologie. Les éoliennes flottantes sont des turbines fixées sur des structures flottantes en pleine mer et ancrées sur le fond marin afin de produire de l’énergie. Les éoliennes flottantes font partie des éoliennes offshore mais diffèrent des éoliennes offshore classiques qui sont fixées directement sur le plancher océanique. Le gouvernement français conscient du potentiel de l’énergie éolienne offshore dans un contexte de transition énergétique, a décidé de mettre en avant les compétences dans ce domaine en lançant un appel à projets de fermes pilotes éoliennes flottantes sur quatre zones présentant les critères nécessaires à leur élaboration notamment la force des vents, l’accessibilité des sites et la profondeur des mers.

Île de Groix, Leucate, Gruissan et Phare de Faraman : zones pilotes pour l’éolien offshore

Les éoliennes flottantes convertissent le mouvement des turbines actionnées par les vents marins en énergie et l’injectent dans le réseau de distribution d’électricté. Ces éoliennes flottantes sont adéquates dans des endroits où la profondeur est trop importante pour installer des éoliennes en mer classiques, d’où le choix de ces sites situés au large des côtes françaises. Autre avantage des éoliennes flottantes, leur distance plus importante des côtes ce qui les rend invisibles dans le paysage, on parle d’éoliennes flottantes « farshore ». Les projets de fermes pilotes d’éoliennes flottantes seront financés par le programme d’investissements d’avenir (PIA) et soutenus à hauteur de 150 millions d’euros par l’État. D’autres régions sont déjà concernées par les projets d’éoliennes flottantes comme le projet Vertiwind en test à Fos-sur-Mer, le projet SEA REED au sud de la Bretagne impliquant DCNS et ALSTOM et le projet Winflo mené par Nass&Wind et DCNS au large de la Bretagne.

Mise en place des éoliennes flottantes

Les acteurs spécialisés dans l’éolien offshore flottant souhaitant mettre en place des fermes pilotes d’éoliennes flottantes dans les quatre zones sélectionnées par le ministère devront passer par un appel à manifestation d’intérêt pour présenter leur projet avant l’audition de tous les candidats. Suivront les enquêtes publiques qui ne « devraient pas faire l’objet de recours » car tous les acteurs du secteur maritime ont été concertés en amont selon le Didier Codorniou, maire de Gruissan. Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) a pris en compte un certain nombre de critères afin de valider le choix des zones. Suite à cette étude, des cartes indiquant les zones exclues et favorables ont été établies. « Nous avons ensuite affiné ces cartes en fonction des enjeux d’acceptabilité, définis localement par les services de l’État au niveau des différentes façades maritimes », a affirmé Léa Thiebaud, ingénieure d’études au Cerema. Les premières éoliennes flottantes offshore (3-6 machines) seront implantées sur la période 2017-2018 et seront en phase de test jusqu’en 2020. Les fermes pourront accueillir entre 60 et 100 éoliennes à partir de 2020 afin de passer d’une phase expérimentale à une phase commerciale.

Tous ces projets pourront à terme générer un nombre important d’emplois pour les locaux et aideront à redynamiser l’industrie locale et régionale. Cet appel à projets s’inscrit dans la continuité de la loi transition énergétique qui prévoit d’atteindre 32% d’énergies renouvelables dans la production globale énergétique d’ici 2030.