Un nouveau rapport de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) analyse la filière de l’éolien en France, notamment d’un point de vue socio-économique. Les actions entreprises par le gouvernement pour soutenir l’éolien ont généré d’importants bénéfices économiques et environnementaux, sur lesquels la filière doit capitaliser pour poursuivre son essor.
L’ADEME vient de publier un rapport, nommé Filière éolienne française : bilan, prospective et stratégie : le texte fait un état des lieux précis du développement de l’éolien en France, après une quinzaine d’années de soutien public.
Une puissance installée en forte augmentation
Le premier constat est un aveu d’échec partiel : les objectifs fixés par les Programmations Pluriannuelles des Investissements (PPI) successives en termes d’installation de puissance éolienne n’ont jamais été atteint. L’étude reconnaît que, jusqu’en 2012, le cadre réglementaire comme les objectifs n’ont pas suffisamment pris en compte « les difficultés qui allaient se présenter en termes de conflits d’usages, d’intégration locale, de prise en compte des impacts environnementaux et d’aménagement du réseau. »
Pour autant, même si le rythme n’a pas été aussi soutenu que prévu, la filière s’est solidement installée en France. La puissance installée atteint 11 800 MW à la fin 2016, soit le 4ème rang européen ; l’éolien représente près de 4% de la production d’électricité en France. Cette puissance installée est en constante augmentation : la dernière Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) – dont les prévisions prennent désormais en compte les spécificités et difficultés que présente l’éolien – prévoit, en estimation basse, un doublement de cette puissance d’ici 2023.
Eolien en France: près de 16 000 emplois
En termes de retombées économiques, la filière éolienne représentait en 2015 1,84 milliards d’euros d’activité, générant, directement et indirectement, de nombreux emplois. Sur l’année 2016, France Energie Eolienne a constaté « une hausse de 9,6% des emplois en France soit 15 870 postes dédiés à la fabrication des composants, à l’ingénierie et à la construction des parcs éoliens. » Par ailleurs, les entreprises du secteur éolien réalisent 663 millions d’euros de chiffre d’affairesà l’exportation, essentiellement dans la fabrication de composants – qui demeure le secteur industriel de l’éolien où la France est le plus en pointe.
Un bénéfice sanitaire qui compense largement les investissements publics
L’ADEME calcule que sur la période 2002-2015, l’utilisation de l’électricité produite par des éoliennes a permis d’éviter l’émission de 63 millions de tonnes de CO2 et de 250 000 tonnes de SO2, NOx et particules fines. En s’en tenant à une stricte logique économique, les bénéfices sanitaires et environnementaux de cet évitement d’émissions se chiffrent entre 3,1 et 8,8 milliards d’euros.
Un chiffre à mettre en perspective avec le soutien public à l’éolien, qui atteint sur la même période 3,2 milliards d’euros. Le bénéfice sanitaire est, au pire, équivalent, au mieux largement plus important !