Depuis la COP21, le financement de la transition énergétique reste la question majeure des différentes parties prenantes. Les entreprises, qui ont été pour la première fois impliquées dans le processus de l’Accord de Paris, confirment leur engagement en créant desfonds d’investissement pour développer des solutions relatives à la transition énergétique, le développement durable et pour lutter contre le changement climatique.

Statoil Energy Ventures, un fonds d’investissements pour les cleantechs

Statoil, entreprise norvégienne du secteur énergétique a annoncé le lancement d’un fonds d’investissement de 200 millions de dollars dédié aux énergies renouvelables nommé « Statoil Energy Ventures ». Le fonds servira à soutenir des entreprises innovantes dans les énergies renouvelables pour les sept années à venir et sera géré par New Energy Solutions, une nouvelle division créée récemment chez Statoil. Le fonds financera des projets éoliens terrestres et offshore, des projets solaires, des projets de stockage de l’énergie, des projets d’efficacité énergétique et de smart grids.

Total Energy Ventures en faveur des pépites de l’énergie solaire

En février, Total a annoncé que son fonds d’investissement Total Energy Ventures misait sur deux start-ups innovant dans la filière solaire en Afrique de l’ouest. Total a ainsi récemment pris participation dans Powerhive et Off Grid Electric, deux pépites spécialistes de l’énergie solaire pour les zones rurales, souvent moins raccordées que les zones très peuplées et urbanisées. Ce fonds d’investissement de Total, fort de 150 millions de dollars, soutient également les secteurs de l’efficacité énergétique, la gestion des déchets et la mobilité durable.

Le fonds « Ville de demain » doté de 50 millions d’euros par BPI France

BPI France et le Commissariat général à l’investissement ont annoncé la création de trois fonds d’investissement totalisant 440 millions d’euros dans le cadre des actions entreprises pour le Programme d’investissements d’avenir). Parmi eux, le fonds « Ville de demain » vise à financer à hauteur de 50 millions d’euros la création de startups innovantes dans le domaine de l’urbanisme, de l’environnement, des bâtiments, de l’énergie, du réseau, des technologies urbaines et de la mobilité durable.

Breakthrough Energy Coalition, un fonds lancé par Bill Gates et Mark Zuckerberg

Breakthrough Energy Coalition, le fonds d’investissement lancé lors de la COP21 par Bill Gates et Mark Zuckerberg et d’autres acteurs comme Jeff Bezos d’Amazon, Reid Hoffman de LinkedIn et Xavier Niel de Free, vise à soutenir financièrement des startups travaillant sur le stockage de l’énergie, la mobilité, l’agriculture ou encore l’efficacité des systèmes énergétiques. Le montant des fonds dédiés au développement des cleantechs n’a pas encore été dévoilé.

1,5 milliard de dollars pour les green bonds d’Apple

Apple a émis pour la première fois des « green bonds » à sept ans, pour une valeur totale de 1,5 milliard de dollars. Ces obligations vertes visent à financer des projets de développement durable dont la gestion durable de l’eau, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, le recyclage et la réduction de la pollution. Selon un rapport de l’agence de notation Moody’s publié en janvier, le marché des green bonds dépasserait les 50 milliards de dollars en 2016 ; un marché en forte hausse passant de 2,4 milliards de dollars en 2012 à 44 milliards de dollars en 2015.

Les gouvernements également dans la course

Les entreprises privées ne sont pas les seules à se mobiliser. Le Président des États-Unis Barack Obama a proposé le doublement du financement fédéral dédié à la recherche et développement dans les énergies renouvelables dans les cinq années à venir. De 6,4 milliards de dollars, le financement passerait ainsi à 12,8 milliards en 2021. Cette volonté sera inscrite au budget 2017 et sera transmise au Congrès.

Fin 2015, la Banque Européenne d’investissement a conclu un accord avec la Caisse des dépôts afin de soutenir financièrement des collectvités dans leurs projets de développement durable. Une enveloppe de 2 milliards d’euros viendra ainsi soutenir des projets locaux pour l’optimisation de l’efficcacité énergétique et la lutte contre le changement climatique sous la forme de prêts de long terme n’excédant pas 25 millions d’euros. La BEI a aussi annoncé le financement de projets relatifs à la transition énergétique pour le l’efficacité énergétique des bâtiments ou encore de la biomasse avec une enveloppe de 400 millions d’euros.

Le gouvernement français a lancé récemment « Green Tech », un appel à projets destiné à financer des startups spécialistes des « technologies vertes ». L’appel à projets concernera divers secteurs d’activité dont les économies d’énergie et les objets connectés, les énergies renouvelables, le bâtiment, le transport et la mobilité, les systèmes d’alertes en cas de catastrophe naturelle, la santé, l’économie circulaire et la biodiversité. 50 projets seront sélectionnés et feront partie de l’incubateur « Green Tech » et bénéficieront de 150 000 euros de financement.

Comme le déclaraient début janvier Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et Mindy Lubber, présidente du groupe de durabilité à but non lucratif Ceres, « la transition énergétique nécessitera des milliards d’euros d’investissement. Mais ceux qui jouent le jeu seront gagnants ».

Image d’entête : D.Thomson