Retranscription
Le débat a porté largement pendant les conclusions de la COP21 sur la cible qu’on voulait atteindre, c’est-à-dire ne pas dépasser 2° de réchauffement par rapport à 1990, voire 1,5°. Ce n’est pas la même chose du tout. Par exemple, on peut raisonner en ce qu’on appelle le budget carbone, c’est-à-dire la quantité de carbone qu’il nous reste à émettre pour atteindre ce 2° ou ce 1,5°. D’après les études de l’Agence Internationale de l’Énergie, pour atteindre le 2°, il nous reste un temps de l’ordre de 29-30 ans selon les statistiques d’émissions de carbone au rythme actuel. Si on voulait ne pas dépasser 1,5°, on a plus que 9 ans et demi d’émissions de carbone au rythme actuel. C’est-à-dire que dans 10 ans, on ne doit plus émettre un seul gramme de carbone sur la planète.
Le défi que se sont co-assignés l’ensemble des pays de la planète, c’est-à-dire de réduire les émissions collégialement, doit être aidé par des technologies qui permettent au consommateur de suivre sa consommation. Une des ressources c’est par exemple la réduction de la consommation d’énergie par les consommateurs. Les compteurs et réseaux intelligents apporteront cette information. Il faut les déployer au moindre coût le plus vite possible. C’est une des solutions qui ne s’adresse pas aux moyens de production mais aux modes de consommation et ça c’est une des solutions les plus efficaces et drastiques.
Tous ces « budgets carbone » que j’ai évoqués, dans un temps de 10 ans ou de 29 ans, sont calculés à partir des modes de consommation d’aujourd’hui. Si vous divisez par deux la consommation, vous passez de 10 ans à 20 ans. Évidemment, ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais on a des moyens. Si on combine tous les efforts, on peut arriver à une solution acceptable.