Retranscription

Il faut beaucoup beaucoup beaucoup communiquer dès maintenant sur ce qui va se passer. On le sait bien en France mais pas seulement, les gens attendent souvent d’être au pied du mur pour se dire qu’est-ce qui se passe, pourquoi on me propose telle ou telle solution.

Probablement il n’y pas suffisamment de communication en amont, pas assez d’explications, de pédagogie. Je pense que de ce point de vue on n’utilise pas toujours les bons créneaux. Moi j’ai fais l’expérience dans d’autres domaines. Quand on commence à utiliser les enfants dans les écoles notamment comme vecteur de la communication, c’est les meilleurs avocats vis-à-vis de leurs parents et donc là il ne faut pas hésiter à leur expliquer dès maintenant, c’est les futurs adultes qui seront les plus confrontés à la question du dérèglement climatique, dès maintenant les mettre dans le coup à travers des jeux, à travers des actions très ludiques, c’est des relais d’opinions pour les parents et les adultes.

La responsabilisation passe effectivement par la capacité de maîtriser sa consommation réellement mais surtout de faire en sorte que lorsqu’on maîtrise sa consommation, on maîtrise la facture qui va avec. Ce n’est pas le cas dans beaucoup de domaine.

En matière de chauffage aujourd’hui, si vous avez un chauffage collectif, même si vous baisser votre température, si les voisins ne le font pas, vous payez pour tout le monde. C’est la même chose pour l’eau et le compteur individuel. Alors avec Linky, gazpar on aura, comme aujourd’hui d’ailleurs, des consommations individuelle. Il faut aller plus loin mais à une condition, c’est qu’on change aussi le système d’information. Aujourd’hui quand je consomme moins d’eau, je ne le sais pas vraiment.

Je ne le sais pas vraiment pourquoi, parce que tout ça est fondu dans les charges de mon appartement. Et donc tant qu’on ira pas vers les consommateurs, vers les utilisateurs en leur donnant une information transparente, simple, facilement compréhensible, en leur disant écoutez voilà ce que devrait être à peu près une consommation moyenne pour une famille qui ressemble à la votre avec tel type d’appartement, vous êtes au-dessus, vous êtes en -dessous, s’il n’y a pas ça, les gens ne comprendront rien.

Leur dire qu’ils consomment 120 m3 d’eau par an, mais qui sait ce que ça veut dire 120 m3 d’eau à part les spécialistes. C’est la même chose pour l’énergie, l’électricité, le gaz etc. Si on a pas un référentiel, personne ne peut comprendre et personne ne peut changer. Oui au compteur à condition qu’effectivement la communication soit bien faite et qu’on a une capacité à se situer par rapport à soi-même et par rapport à des situations à peu près comparables.

Yves Contassot, Conseiller de Paris (EELV), Président de l’Agence parisienne du Climat