Le World Energy Outlook (WEO) Special report de l’Agence Internationale de l’énergie propose une stratégie basée sur un Clean Air Scenario pour inverser la tendance en matière de pollution atmosphérique.
Le Clean Air Scenario propose de combattre la pollution par des investissements dans le secteur de l’énergie, principale cause de pollution actuelle. Le secteur énergétique représente en effet près de 85% des émissions de particules, de dioxydes de soufre et de dioxydes d’azote. Ces émissions sont le fruit de la combustion de ressources énergétiques d’origine fossile. Le Clean Air Scenario estime qu’avec seulement 7% d’investissement de plus dans le secteur d’ici à 2040, nous pourrions réduire la pollution de 50%, et donc le nombre de victimes liées à la pollution de l’air, extérieure et domestique.
Les trois principaux axes du Clean Air Scenario
Pour ce faire, le rapport identifie trois lignes directrices qui pourraient animer les politiques gouvernementales. Dans un premier temps, un « long term air quality goal » auquel les différents pays pourraient adhérer pour atteindre un objectif de qualité de l’air et qui servirait à rationaliser le choix des solutions pour atténuer la pollution sur le long terme. Dans un second temps, un « package of clean air policies for energy sector » comprenant contrôle des émissions directes, régulations et mesures de la qualité de l’air. Enfin, un dispositif de contrôle public et transparent basé sur des données permettrait d’avoir un suivi fiable de l’efficacité des initiatives lancées pour atteindre les objectifs du scénario.
Des investissements dans l’énergie et les transports
Le Clean Air Scenario prévoit l’allocation de 2,3 milliards de dollars supplémentaires aux technologies de contrôle de la pollution notamment pour rehausser les standards pour les véhicules thermiques, et un investissement de 2,5 milliards de dollars pour faire évoluer le secteur de l’énergie. Ces 4,8 milliards de dollars représentent les 7% d’investissements supplémentaires préconisés par le rapport afin de réduire les 6,5 millions de victimes de la pollution chaque année de 50%.
Ces investissements concerneraient des solutions énergétiques présentant des hauts standards d’efficacité, un fort soutien aux énergies renouvelables et des carburants alternatifs pour le secteur des transports et des améliorations en matière de transport public et d’aménagement urbain. Le scénario de l’AIE préconise des innovations technologiques afin de réduire les coûts liés aux mesures pour la réduction de la pollution. Enfin, réduire les émissions est une priorité et passera par des limitations imposées aux sites de production d’énergie et aux véhicules. Les mesures mises en place seront encadrées par des contrôles.

Avec ces investissements, la pollution par le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote devrait baisser de 50% d’ici 2040 et les particules en suspension de 75% au niveau mondial. Ces objectifs seraient plus facilement atteints en Inde, en Chine, en Afrique du Sud ou encore en Indonésie, des pays en développement dont certains dépendent encore du charbon pour leurs activités industrielles. La pauvreté qui y est aussi fortement présente incite les ménages à avoir recours à de la biomasse, au kérosène et au charbon pour l’éclairage, pour cuisiner et pour se chauffer.
Selon le scénario, l’optimisation de l’efficacité énergétique ferait baisser la demande en énergie de 15% d’ici à 2040. Les sites de production énergétique seraient contrôlés à 75% comparé à seulement 45% actuellement. Et la demande en énergies renouvelables devrait augmenter de 30% par rapport à la demande en énergie carbonée et ce dans une économie qui sera en 2040 2,5 fois plus importante qu’aujourd’hui.

