Avec une zone économique exclusive de plus de 10 millions de kilomètres carrés, la France dispose d’une importante superficie océanique exploitable qui représente un grand atout pour le développement des énergies marines renouvelables. Avec la loi transition énergétique, les régions ainsi que les industriels se mobilisent pour les énergies renouvelables et comptent bien tirer profit du potentiel des énergies marines renouvelables (EMR) en France notamment dans le Grand Ouest.
Les projets d’énergies marines renouvelables
Projets éoliens offshore
Des projets d’énergies marines renouvelables voient le jour un peu partout sur les côtes françaises. À au moins 13 km des côtes de Fécamp en Seine-Maritime, EDF en partenariat avec Alstom prévoit d’installer plus de 80 éoliennes. Toujours menés par le même consortium, deux autres projets d’éoliennes offshore sont en cours ; 75 éoliennes à 10 km des côtes de Courseulles-sur-mer et 80 éoliennes au large de Saint-Nazaire. L’usine d’Alstom située à Montoir-de-Bretagne près de Saint-Nazaire et inaugurée par Manuel Valls en décembre 2014 construit des éoliennes dont les premières seront livrées fin décembre 2015 pour équiper un champ éolien offshore d’EDF au Danemark. La construction des éoliennes destinées aux parcs éoliens offshore d’EDF, de Fécamp, Courseulles et Saint-Nazaire, commencera en 2017. Porté par Gamesa, un quatrième projet est prévu à Saint Brieuc pour 2020. Ces projets, qui sont encore à l’état embryonnaire et qui seront concrétisés dans les années à venir, représentent une manne en termes d’innovation, de développement durable, d’autonomie énergétique mais aussi de création d’emplois pour cette région de France. Portés par Engie, deux autres parcs d’environ 120 éoliennes offshore sont prévus au large du Tréport , des îles d’Yeu et de Noirmoutier pour 2021.
Projets d’hydroliennes
Les projets d’énergies marines renouvelables n’impliquent pas seulement des projets de parc éoliens offshore mais aussi des projets d’énergie thermique marine (ETM) et des projets d’énergie houlomotrice et marémotrice avec des hydroliennes. La première hydrolienne française baptisée Sabella D10 sera immergée mi-juin au large de l’île d’Ouessant, en Bretagne. Cette machine qui fait 450 tonnes sera la première à être raccordée au réseau électrique. Au large de Cherbourg, deux projets d’hydroliennes seront installés à l’horizon 2018 par deux consortiums composés de EDF/DCNS et Engie/Alstom. Au total, les deux consortiums immergeront 11 hydroliennes qui viendront s’ajouter à une dizaine d’autres hydroliennes qui turbinent les courants marins dans le monde entier. Les ports de Cherbourg, Brest et Nantes/Saint-Nazaire ont effectué des investissements significatifs afin de créer et d’adapter leurs quais aux dimensions des pièces des éoliennes qui transiteront par leurs plateformes afin de rejoindre leur destination d’installation.
Le développement des énergies marines renouvelables démontre l’implication de cette région de France dans la transition énergétique et dans une démarche de créer des territoires à énergie positive. D’ailleurs, une chaire internationale de recherche est née d’une collaboration entre RTE et l’École Centrale de Nantes. Elle ambitionne de travailler sur les smartgrids et de développer des réseaux électriques intelligents. Fort de plus de 600 chercheurs, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer situé à Brest donne quant à lui une place prépondérante à la ville de Brest dans le développement des énergies marines. Un réseau de start-up, de bureaux d’études et d’industriels existe également entre Brest et la Bretagne. La mutualisation de la recherche et développement et une coordination des efforts sur le long terme permettra à la France d’intégrer les énergies marines renouvelables dans son mix énergétique.