À moins de 70 jours de la COP22, qui se tiendra du 7 au 18 novembre 2016 à Marrakech, les États-Unis et la Chine (38% des émissions mondiales à eux deux) ont ratifié l’Accord de Paris, samedi 3 septembre, en préambule du G20 des 4 et 5 septembre à Hangzhou, en Chine. C’est la première fois les États-Unis ratifient un accord climatique international.

Avant la Chine et les États-Unis, seuls 24 pays, dont la France, avaient ratifié l’accord représentant moins de 2% des émissions mondiales. Parmi les pays membres de l’Union Européenne, seuls la France et la Hongrie ont ratifié le texte. Pour rappel, pour entrer en vigueur l’Accord de Paris nécessite doit être ratifié par 55 pays représentant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre.

La signature tant attendue des deux puissances économiques pourrait changer la donne en encourageant les pays à concrétiser leur engagement et atteindre au moins 55 ratifications.

Qui sont les plus gros émetteurs?

Selon les données du Global Carbon Project (à mettre dans le lien hypertext) pour l’année 2014 (à actualiser avec les données 2015 ?), la majeure partie des émissions provient de la Chine, des États-Unis, de l’Union européenne (10%), de l’Inde (7%) et de la Russie (5%). Selon Célia Gautier, membre de l’ONG Réseau Action Climat, ce sont eux qui « traînent le plus les pieds pour ratifier l’accord » et souligne que l’accord pourrait même entrer en vigueur avant la ratification de l’Union Européenne.

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Toutefois, le rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), World Energy Outlook, publié le 27 juin 2016, indique que les deux plus grands émetteurs, la Chine et les États-Unis, ont enregistré en 2015 une baisse des émissions de CO2 liées à l’énergie, respectivement de 1,5% et de 2% par rapport à 2014. Cette baisse est le résultat des politiques visant à décarboner la production d’électricité entrainant une réduction de l’utilisation du charbon. Elle a été en revanche compensée par l’augmentation des émissions des pays émergents en Asie et au Moyen-Orient et dans une moindre mesure en Europe.

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Le chemin parcouru depuis Copenhague est important mais la ratification et l’entrée en vigueur d’un accord climatique international est un processus long car il engage non seulement juridiquement l’Etat partie sur les objectifs globaux à atteindre mais doit aussi se concrétiser dans la politique menée au niveau national. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un signal fort envoyé aux pays-membres du G20, qui représentent 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.