Retranscription

La COP21 c’est un très grand succès diplomatique, c’est évident, ça a été ressassé beaucoup par les médias. Le problème c’est que derrière le succès diplomatique, on est en train de réaliser que ce qu’on a créé c’est un cadre.

On s’est mis d’accord sur un cadre futur de négociation. Donc on a une grande corbeille vide mais pour l’instant il n’y pas grand chose dedans. Et notamment il n’y a pas d’engagements. Il y a uniquement ce qu’on appelle des intended contributions, des contributions intentionnelles.

Je crois que la question stratégique c’est comment est-ce qu’on va évoluer dans ce cadre. Et je pense qu’il y a deux éléments absolument essentiels pour le futur.

Le premier, c’est qu’un accord climatique international, tant qu’on a pas des procédures, strictes et acceptées par tous, de mesures de contrôle et de vérification des émissions et des engagements faites de façon indépendante dans lequel ce n’est pas le pays qui s’engage qui va lui-même faire les vérifications, on construit sur un château de sable.  

Le deuxième enjeu, c’est plus un instrument de mesure, c’est un instrument économique, c’est la tarification du carbone. Aujourd’hui l’ambition de l’accord dépend de la capacité de mobilisation et du bon vouloir des États, de la société civile, des régions, des villes, des acteurs économiques mais tout ceci n’est absolument pas organisé avec des instruments économiques qui incitent les acteurs à tous tirer dans le même sens.

C’est la raison pour laquelle je pense que la prochaine étape absolument essentielle dans la mise en oeuvre de l’accord climatique, c’est l’étape des instruments économiques et c’est l’étape de la tarification carbone, comment aller progressivement vers une économie dans laquelle on donne une vraie valeur à la protection du climat. La valeur de la protection du climat c’est le prix du CO2, le coût qu’on va imprimer dans le système économique des dommages climatiques de nos émissions de gaz à effet de serre.