Fin mai 2014, la Commission européenne a fait une communication sur la sécurité énergétique qui donnait une cible de 15% d’interconnexions à atteindre en 2030, mais fin octobre, le Conseil a fixé une cible de 10%.

Dans ce contexte, le 6 novembre, le Réseau Transport Electricité (RTE), filiale d’EDF, a annoncé estimer à 1,5 milliards d’euros par an, les investissements nécessaires sur la période de 2015 à 2024. Ces investissements doivent permettre à RTE d’adapter le réseau électrique français à haute tension afin de gérer les évolutions du bouquet énergétique présentées dans son nouveau schéma décennal de développement le 06 novembre. Selon ce même rapport, ces investissements sont annoncés en prévision de la création ou du renforcement de plus de 2.000 kilomètres de liaisons électriques.

La solidarité européenne comme moteur

L’annonce de RTE s’inscrit dans une volonté d’accorder une place plus importante aux énergies renouvelables. Ainsi dans son rapport, la filiale d’EDF indique : « le développement des énergies renouvelables entraîne une plus grande variabilité de la production et des flux d’électricité en Europe. Le renforcement des interconnexions est ainsi essentiel à la solidarité européenne. Il sécurise l’approvisionnement de la France comme de ses voisins ».

Au-delà du cas français, la question du financement des interconnexions est un élément central dans la politique énergétique européenne. Ainsi, le 29 octobre l’Union européenne a décidé d’investir près de 650 millions d’euros pour des projets d’infrastructures énergétiques avec une grande place accordée aux travaux d’interconnexions électriques.

L’enveloppe la plus importante sera allouée à un projet d’interconnexion gazière entre la Pologne et de la Lituanie à hauteur de 295 millions d’euros. D’autre interconnexion électrique bénéficieront de subventions, notamment entre l’Estonie et la Lettonie avec 112 millions d’euros.

En France, les interconnexions entre la France et l’Espagne bénéficient d’une assistance européenne de 3,2 millions. De plus un projet entre le Cotentin, dans l’ouest de la France, et la région d’Exeter, au Royaume-Uni, de 7,2 millions.

Dans un communiqué la commission a indiqué que ces projets devraient permettre d’ « accroître la sécurité énergétique de l’Europe, de réduire l’isolement de plusieurs Etats membres par rapport aux réseaux de l’UE et de contribuer à l’achèvement du marché européen de l’énergie ». De même dans une interview accordée au Figaro, André Merlin, président sortant du Conseil international des grands réseaux électriques, avait pointé la nécessité « d’accroître la solidarité énergétique au sein de l’Union européenne par un secours mutuel des systèmes électriques des Etats membres ainsi qu’avec les pays et régions voisines ».

Rappelons que deux rapports publiés par la société Capgemini et RTE lors de la 16e édition annuelle de l’Observatoire européen des marchés de l’énergie, mettent en garde certains pays européens, dont la France, contre le risque de black-out électrique durant les prochains hivers. Ces deux rapports pointent l’impossibilité de prévoir exactement les besoins en électricité, surtout lors de ces « fameux pics de consommation d’hiver dont l’amplitude ne cesse de croître d’année en année ». D’autant plus que selon RTE et Capgemini, « le risque de manque s’est accru ces dernières années pour atteindre aujourd’hui un seuil critique ». Dans ce contexte, ces travaux d’interconnexions sont donc les bienvenus.

Sources : science-et-vie.com, romandie.com, lefigaro.fr, connaissancedesenergies.org, euro-petrole.com, connaissancedesenergies.org